Dans le cadre du Projet d’appui à la lutte contre la désinformation et la facilitation d’accès aux services de santé des personnes vivant avec handicap pendant la période du Corona virus, la Fédération nationale des associations des personnes handicapées du Congo (FENAPHACO-HANDICAP/CONGO), a procédé avec l’appui financier et logistique de OSISA (Open Society Initiative for Southern Africa), à la vaccination de 15 391 personnes vivant avec handicap (PVH) dans les provinces de Kinshasa (4 639) ; Kongo-central (3 128) ; Kasaï-central (2 877) ; Kwango (1 786) et Kwilu (2 961).
Devant les leaders des associations des PVH de Kinshasa réuni mardi 14 mars 2023 au siège de la FENAPHACO au quartier Mombele dans la commune de Limete, le coordonnateur national de cette structure, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, a présenté le rapport lié à ce projet, mis en œuvre pour faciliter les PVH d’avoir accès au vaccin contre la Covid-19 et aider les autorités politico-administratives et les autorités sanitaires, de pouvoir prendre toujours en compte la question du handicap dans les politiques publiques tant au niveau national que provincial de la santé.
A travers ce projet, la FENAPHACO tenait à contribuer à une meilleure protection des PVH et les personnes atteintes d’albinisme, pour l’accès aux bonnes informations sur le coronavirus ; garantir l’accessibilité des institutions et services de santé des PVH, avec l’inclusion du handicap dans la riposte de cette pandémie. A en croire Me Pindu, les cibles de ce projet sont les PVH de la RDC, dans les provinces d’intervention ; les personnes atteintes d’albinisme ainsi que les accompagnateurs et membres des familles des PVH et des personnes atteintes d’albinisme.
Parmi les résultats qui attendus par la FENAPHACO figurait en premier lieu, le changement dans les croyances aux fausses nouvelles et aux théories qui attestaient que le vaccin contre le coronavirus était en train de tuer. D’autre part, la FENAPHACO cherchait à faire accepter ledit vaccin auprès des PVH en RDC, en particulier dans toutes les provinces d’intervention, en dehors du changement dans l’accès aux soins de santé pour les PVH, à partir des autorités sanitaires et le personnel soignant. Pour Me Pindu, ce dernier viole dans la plupart des cas, l’article 25 de la Convention des Nations Unies relatives aux personnes handicapées ainsi que l’article 17 de la Charte Africaine des Personnes handicapées, qui parle de l’accès des PVH aux services de santé dans des conditions d’égalité avec les autres personnes.
Parlant des provinces d’intervention de ce projet qui s’est étalé sur une année (Février 2022-Février 2023), Me Pindu cite les provinces de Kinshasa, Kongo-central, Kasaï-central, Kwango Kwilu . parmi les activités réalisées, la FENAPHACO a fait la sensibilisation des PVH sur l’existence réelle du coronavirus ; convaincre les PVH et les amener à se faire vacciner librement contre le coronavirus dans toutes les provinces d’intervention ; organisé des séances plaidoyers en faveur des autorités politico-administratives et les autorités sanitaires, pour la meilleure prise en compte de la donne handicap dans les politiques de santé tant au niveau national que provincial ; organisé des séances des débats publics entre les PVH, les autorités civiles, les autorités policières et celles des services de sécurité, en incluant les responsables des partis politiques et de la société civile, pour leur présenter les vrais problèmes des PVH par rapport à la santé.
Des messages de sensibilisation étaient également produits en écriture braille, pour aider les personnes aveugles d’avoir l’accès aux infirmations contre le coronavirus.
Dans le même ordre d’idées, il était question de sensibiliser les autorités politico-administratives sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux, qui garantissent les droits d’accès aux soins de santé pour les PVH, afin de monter ensemble, des stratégies solides et pratiques, en vue de la prise en compte et la prise en charge sanitaire des PVH dans les provinces d’intervention sur le plan national, à travers notamment des émissions radiotélévisées dans lesdites provinces. Par ailleurs, la FENAPHACO a procédé à la distribution des matériels de sensibilisation, de protection contre le coronavirus.
Points forts, points faibles et perspectives
Parmi les points forts, Me Pindu note avec satisfaction, l’accompagnement des médecins-chefs des zones de santé ainsi que de leurs différents services techniques, sans oublier les résolutions spontanées en faveur de la prise en compte de la donne handicap dans les politiques de santé au niveau local, territorial, provincial et national. Il a ajouté l’accompagnement de la presse locale, ce qui a créé l’engouement des PVH, de leurs accompagnateurs, des membres de leurs familles ainsi que des autorités invitées y compris leurs gardes, qui se sont fait vacciner volontairement contre la Covid-19.
Relevant les points faibles de cette activité, le coordonnateur national de la FENAPHACO relève le manque des moyens suffisants pour renforcer la sensibilisation dans d’autres provinces ; la distribution tardive des invitations aux différentes autorités, leaders politiques et responsables de la société civile ; insuffisance des moyens mis à la disposition des membres des différentes délégations de la FENAPHACO pour bien mener les activités sur le terrain ainsi que la réticence de certaines autorités à répondre aux invitations.
Dans les perspectives d’avenir, Me Pindu qui craint la menace de la quatrième vague du coronavirus, compte sensibiliser à travers la FENAPHACO, près de 20 000 PVH dans les autres provinces d’intervention dont le Sud-Ubangi, l’Equateur, le Kasaï-Oriental, la Tshopo, le Haut-Katanga, le Kasaï et le Nord-Kivu. La FENAPHACO envisage aussi d’assister 16 500 PVH, à être vacciner contre le coronavirus et impliquer les autorités politico-administratives dans la prise en compte de la question du handicap dans les politiques publiques de santé dans lesdites provinces.
Au finish, Me Pindu est d’avis que le projet dont question est une réussite, malgré quelques difficultés rencontrées. « Nous sommes décidés de poursuivre ce grand projet, afin d’aider les PVH à se faire vacciner contre le coronavirus. Nous sommes dans le processus de présenter le rapport narratif final auprès du partenaire, mais dans la stratégie, nous pensons qu’il faut pérenniser ledit projet, notamment dans les nouvelles provinces d’intervention », a-t-il souligné.
Hormis l’appui de l’Ong OSISA, la FENAPHACO a également bénéficié de l’accompagnement technique du ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, à travers le Programme élargi de vaccination (PEV), les différentes zones de santé dans les provinces d’intervention ainsi que de l’Ong VillagesRich international.
José Wakadila