Le Réseau de journalistes pour la promotion des droits de la femme (RJPF), en sigle, a organisé, le vendredi 18 avril, une journée d’information à Silikin Village, situé dans la municipalité de Ngaliema à Kinshasa.
Cette journée d’information, dénommée : « Casser les chaînes du sexisme envers les femmes, détruire les stéréotypes et la désinformation », a été organisée par le Réseau des journalistes pour la promotion des droits de la femme (RJPF). Elle vise à susciter une réflexion collective et médiatique sur les discours sexistes ancrés dans la société, et sur la manière dont la désinformation contribue à l’inégalité et à la chosification des femmes.

D’après Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), il est essentiel que les femmes dénoncent les actes de violence dont elles sont victimes, afin de sanctionner ces abus et de bâtir une société plus juste, sans impunité.
« Être femme n’est pas un handicap, ni une faiblesse présumée. Il faut bannir sans délai les discours, comportements et attitudes qui la chosifient et la réduisent à un rôle inférieur. Le gouvernement doit faire un effort. J’en appelle encore avec insistance : le temps est venu d’imposer des sanctions claires et fermes contre tous les propos et comportements sexistes dans les milieux scolaire, professionnel et médiatique », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Les attouchements, le harcèlement sexuel et les promotions « lit-canapé » doivent être sanctionnés avec la même rigueur que les agressions sexuelles elles-mêmes. Je ne peux pas comprendre que ma fille rentre à la maison en pleurant parce qu’un monsieur lui a dit : “Si tu ne t’abaisses pas, je ne te lèverai pas.” Il faut que les femmes arrêtent d’avoir honte. Ceux qui devraient avoir honte, ce sont les hommes qui usent de leur pouvoir pour abuser d’elles. Et la peur doit changer de camp. Il faut dire à la femme qu’un homme qui te demande ton corps pour du sexe doit être dénoncé. Ce n’est pas à toi d’avoir peur. Il faut bannir cette société injuste au regard hypocrite. Nous laissons les criminels libres, et nous blâmons les femmes, comme pour dire : ‘C’est de sa faute.’ »

De son côté, Madame Maguy Mbuku, coordinatrice du RJPF, a indiqué que la chosification de la femme n’est pas un concept abstrait. « C’est une réalité quotidienne, comme vous l’avez entendu dans le reportage. Parfois banalisée, souvent ignorée, mais toujours destructrice. »
« Elle se manifeste dans les mots, les images, les récits, et elle trouve un terrain fertile dans la désinformation. Nous sommes heureux de compter parmi nous le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, ainsi que des experts engagés, des femmes et des hommes de conviction qui sont nos intervenants. Leur présence ici est la preuve que changer les choses est possible, à condition d’en faire une priorité collective. Et le Réseau des journalistes pour la promotion des droits de la femme (#RJPF) pense qu’ensemble, nous pouvons porter la voix d’un journalisme plus responsable, d’une société plus égalitaire et surtout d’un regard plus respectueux », a déclaré Maguy Mbuku.
Et de poursuivre : « Nous avons initié cette journée dans le cadre de notre campagne Respecte-moi+, une initiative de sensibilisation qui vise à dénoncer les violences symboliques faites aux femmes, à décortiquer les stéréotypes ancrés dans nos discours et à promouvoir une représentation digne et respectueuse des femmes dans les médias, comme dans toute la société. La chosification de la femme n’est pas une simple affaire abstraite. Il est question de créer un espace de réflexion, de dialogue et de propositions, un espace où régulateurs, juristes, journalistes, universitaires et activistes croisent les regards pour mieux comprendre et surtout mieux agir contre les stéréotypes de genre. »
Rappelons que le Réseau des journalistes pour la promotion des droits de la femme (RJPF) est une organisation non gouvernementale fondée en 2021 en République Démocratique du Congo. Son objectif principal est de promouvoir les droits des femmes et de lutter contre les violences basées sur le genre à travers le journalisme et la sensibilisation.
Merry Kapula
