Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) dans sa première phase consacrée à la construction et équipement des infrastructures de base notamment: écoles, centres de santé et bureaux administratifs, tend lentement mais sûrement vers sa fin. Le gouvernement de la République ayant décidé de clôturer cette phase première en décembre 2024 pour démarrer la deuxième, qui sera axée essentiellement à la réhabilitation des routes de desserte agricole.
A cet effet, le ministère du Plan organise des journées d’information avec les députés nationaux des 145 territoires des 26 provinces de la Républiques avec les trois agences sélectionnées en vue d’exécution des travaux à savoir : la CFEF, le BCECO et le PNUD.
Sous la présidence du Vice -Premier ministre, ministre du Plan, Guylain Nyembo Mbwizya, la journée d’information avec les députés réunis en caucus dans les sept provinces couvertes par la Cellule d’exécution des Financements en faveur des Etats Fragiles (CFEF), s’est tenue, mardi 22 octobre 2024 au chapiteau du Pullman Grand Hôtel Kinshasa.

Un rapport d’exécution physico-financière satisfaisant
Au cours de cette journée, le coordonnateur national de la CFEF, Alain Lungungu Kisoso a présenté un rapport d’exécution physico-financière du PDL-145T jusqu’à fin septembre 2024 aux élus du peuple. Une manière pour lui de donner des explications détaillées et claires sur ce grand programme du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans sa présentation, Alain Lungungu Kisoso a indiqué que dans le PDL-145T, la CFEF, le maître d’œuvres, est intervenue dans 43 territoires dans les 7 provinces à savoir : le Kongo- Central (10 territoires) ; le Kwango (5 territoires) ; le Kwilu (5 territoires) ; le Maï-Ndombe (8 territoires) ; l’Équateur (7 territoires) ; le Sud-Ubangi (4 territoires) et le Nord-Ubangi (4 territoires).
Sur les ressources DTS (Droits de Tirage Spéciaux) affectées au PDL-145T, la phase 1 a prévu la construction et équipement des 635 infrastructures, à raison de 360 écoles, 232 centres de santé et 43 bâtiments administratifs. Toutes ces interventions ont permis de renforcer l’autorité de l’Etat, appuyer le programme de gratuité de l’enseignement base et soutenir le projet de couverture universelle des soins de santé.
A en croire le coordonnateur national de la CFEF, son agence avait procédé à la signature des protocoles d’accord avec les agences gouvernementales de surveillance des travaux, à la sélection par Appel d’offre international de 43 entreprises chargées d’exécuter les travaux dans différents territoires. Mais également à la sélection par Appel d’offre International de 7 firmes de consultants indépendants pour assurer le contrôle technique au niveau de chaque province et l’ouverture de 7 bureaux provinciaux de liaison.
Parlant de l’exécution financière de la phase 1 du PDL -245T, Alain Lungungu a indiqué qu’à fin septembre 2024, les ressources DTS encaissées s’élèvent à 156.522.461,00 USD. Ces dernières étaient destinées au financement des activités de cette phase 1 relative aux infrastructures de base mentionnées ci-haut.

Quid de la phase 2
Par rapport à la phase 2, à fin septembre les ressources du gouvernement encaissées s’élèvent à 3 384 012,11 USD. Elles sont destinées au financement des études et des frais de gestion relative à la rehabilitation de 11 703 kilomètres de voies de desserte agricole, a fait savoir le coordonnateur national de CFEF.
Signalons que le PDL-145T s’articule autour de quatre (4) phases. A part les 2 phases citées ci-haut, la phase 3 est consiste à la construction des infrastructures énergétiques rurales (les ressources DTS du FMI), et la phase 4 est consacrée à la construction des infrastructures hydrauliques et des services administratifs ainsi que le développement des chaînes des valeurs agricoles (financement sur ressources propres).
PDL-145T : Un programme accélérateur
L’exercice étant interactif, devoir de redevabilité oblige, il a été procédé au jeu des questions-réponses en vue de permettre aux élus du peuple de poser des questions pertinentes au vice-Premier ministre, ministre du Plan pour éclairer d’éventuelles zones d’ombres et de leur fournir d’explications sur le retard enregistré dans l’exécution de certains travaux.
Pour le VPM du Pan, Guylain Nyembo Mbwizya, le PDL-145T est un programme accélérateur. Un projet d’intérêt général où des populations attendent des réalisations palpables pour leur bien-être. Il a sollicité l’accompagnement des députés nationaux pour la réalisation de ce projet qui touche les 12 Objectifs du Développement Durable (ODD). Il a, toutefois, rassuré les uns et les autres de l’aboutissement heureux de ce programme pour entamer les nouvelles phases afin d’assurer le développement de la République Démocratique du Congo. » Ma porte est grandement ouverte pour vos suggestions afin de bâtir un Congo nouveau », a-t-il déclaré.
Dans une interview accordée au Séverin Bamany, l’élu de Yumbi et rapporteur du Caucus des députés de Maï-Ndombe, a salué l’initiative du jour de réunir les élus du peuple pour rendre compte. Pour lui, tout projet à mi-parcours exige une évaluation. C’est ce qui vient d’être fait. « Nous avons porté des critiques qui reflètent la réalité. La phase 1 du PDL-145T s’achève en décembre 2024. Le souhait est que ce projet arrive à terme malgré les contraintes. Nous voulons que la phase 2 démarre vite pour trouver des solutions à la problématique des infrastructures routières. Ce projet est d’une importance capitale pour la politique du Chef de l’Etat. C’est pour la première fois qu’un tel programme se réalise au pays. Nous en sommes très fiers « , a-t-il indiqué.
Émerveillé de l’initiative du vice-Premier ministre en charge du Plan, d’organiser cette journée d’information des travaux réalisés du PDL-145T, le député Bitini Talabau Donatien, l’élu de Bulungu dans la province du Kwilu, a évoqué les inquiétudes enregistrées dans la mise en oeuvre du projet et a émis des critiques qui exigent des améliorations dans l’avenir pour la suite du programme. » Je suis ravi des réponses du VPM, ministre du Plan qui a éclairé les zones d’ombres », a-t-il déclaré.
Un programme pour lutter contre les inégalités et la pauvreté
Bien avant, le coordinateur national du Comité Technique de Suivi du Programme PDL-145T (CTSP), Jean-Philippe Mukuaki a expliqué aux élus nationaux l’importance de ce programme du Chef de l’Etat, qui consiste à lutter contre les inégalités entre les communautés rurales et les centres urbains ainsi que la pauvreté. Il a souligné que sur les 2 130 ouvrages prévus dans l’ensemble du projet, 833 sont achevés et livrés, soit 40% du taux d’exécution dont 509 écoles, 266 centres de santé et 58 bureaux administratifs achevés, malgré les difficultés rencontrées. Dans sa globalité, le projet prévoit plusieurs phases à savoir : la réhabilitation des routes de desserte agricole ; l’amélioration de l’accès des populations en eau potable et à l’énergie ; la construction de 145 logements pour les autorités territoriales ; la modernisation des marchés (construction et réhabilitation) ; la distribution de 5 000 mille tonnes d’intrants et semences agricoles ; etc.

Par ailleurs, il a mentionné que ce programme est multisectoriel. D’après le plan programmatique, il a été décidé que toutes les phases démarrent simultanément. Ce qui a rendu la tâche difficile par rapport aux contraintes liées au financement, à l’accès difficile et à l’insécurité dans certains territoires.
Bibiche Mungungu