Le monde entier célèbre ce jeudi 31 octobre la Journée mondiale de l’épargne autour du thème : « Inclusion financière : rôle de l’éducation financière et digitale dans la promotion de l’épargne formelle. »
Ce thème met l’accent sur l’importance de l’éducation financière et numérique pour encourager les individus à utiliser des services financiers formels et à développer une culture d’épargne responsable.
Interrogé par la rédaction de la Référence Plus et laréférenceplus.cd sur la situation de l’épargne en RDC, Mike Lembesa, banquier et formateur en intelligence et éducation financière, juriste d’entreprise et coach d’anglais, a fait savoir que 90 % des Congolais et Congolaises thésaurisent l’argent, autrement dit gardent leur argent sous le matelas et le consomment une fois acquis. Il a ajouté que seulement 10 % de la population épargne ses revenus dans le système bancaire du pays.
Selon Mike Lembesa, cela représente un chiffre alarmant, surtout lorsqu’on le compare à la vision de la RDC de devenir un État émergent à l’horizon 2030. Il a également souligné qu’il est impératif, en tant que citoyens congolais, de contribuer à l’évolution ou à la croissance de l’économie nationale. C’est pourquoi, indique-t-il, l’acquisition de connaissances et de compétences en intelligence et éducation financière est un impératif au XXIe siècle et en RDC.

Pourquoi les Congolais n’épargnent-ils pas ?
Massivement, les Congolais ne se montrent pas favorables à l’épargne bancaire, comme l’a déploré Mike Lembesa. Ils estiment que l’épargne bancaire serait un frein à leur épanouissement financier. Autrement dit, les faibles taux d’intérêt que les banques commerciales congolaises accordent aux épargnants ne leur permettent pas d’atteindre leurs objectifs financiers ou commerciaux. De plus, ils craignent que leur argent déposé dans les banques soit bloqué ou ne soit plus remboursé en cas de faillite d’une banque.
Les Congolais préfèrent faire des affaires tout en gardant l’argent entre leurs mains, ce qui leur permet d’y accéder sans aucune forme de protocole préalable. Cela est d’autant plus vrai qu’ils vivent dans une grande précarité sociale.
Néanmoins, thésauriser l’argent peut avoir des conséquences fâcheuses : vol, incendie, catastrophes naturelles, etc., ce qui pousse certains à mettre leur argent dans une institution bancaire ou financière. En dépit du fait que cette épargne ne leur procure pas de gros profits, ils le font surtout pour se procurer un bien dans l’avenir, faire face à certains aléas de la vie ou pour des projets futurs (voyages à l’étranger, mariage en classe affaires, chômage, naissance d’enfants, achat d’un véhicule ou d’une maison…).
Mike Lembesa recommande aux jeunes d’acquérir des talents…
Mike Lembesa conseille vivement aux jeunes d’acquérir des talents et des compétences en matière d’éducation et d’intelligence financière afin d’avoir la capacité de transformer les produits d’épargne en investissements.
En parlant du rôle de l’épargne, cet expert banquier a indiqué que celle-ci permet de planifier et d’atteindre des objectifs financiers, de se prévenir des risques et de sécuriser leur avenir.
En somme, en dépit de l’importance de l’épargne, force est d’admettre que les Congolais et les Congolaises ne semblent pas avoir une culture de l’épargne bancaire. Cela est d’autant plus vrai malgré les multiples actions de sensibilisation menées par le secteur bancaire auprès de la population. La thésaurisation a encore la peau dure et peine à quitter l’esprit du commun des mortels.
MERRY KAPULA