L’opposant Moïse Katumbi a mis en exergue ce vendredi 18 octobre l’état des finances publiques au Congo, via son compte X (Twitter).
Pour l’opposant, la situation des finances publiques congolaises est un véritable scandale national. L’exercice parlementaire de reddition des comptes expose au grand jour les détournements orchestrés par le ministre sortant des Finances et met en lumière l’incapacité du ministre du Budget à assurer transparence et rigueur. Ce mépris flagrant pour les lois du pays est inacceptable. Les révélations de la Cour des comptes sont choquantes : près de la moitié des dépenses du budget 2023 a été dilapidée dans des procédures d’urgence, sans aucun contrôle, aucun engagement, aucune liquidation.
« Pendant ce temps, enseignants, militaires et fonctionnaires survivent avec des salaires indignes, tandis que le ministre des Finances rembourse effrontément la dette publique intérieure à 504 % des crédits alloués. Il est impératif d’exiger un contrôle urgent de tous les paiements de cette dette, avec publication de la liste des bénéficiaires. Réclamer la transparence n’est pas une attaque contre le ministre, mais un droit fondamental. L’impunité des voleurs doit prendre fin ! », a-t-il écrit.
Et de poursuivre : « Quant au programme phare du gouvernement, le PDL145 T, il ne présente qu’un taux d’exécution méprisable. Nos provinces sont totalement abandonnées. En termes d’investissements, rien ne leur a été alloué. Sans routes, sans eau, sans électricité, nos populations sont oubliées et condamnées à la mendicité, à la tracasserie et à la corruption. Il est temps de dire stop à cette gestion désastreuse et de défendre les droits des populations rurales qui souffrent de cet abandon scandaleux. »
Pour lui, le rapport sur la reddition des comptes devrait impérativement interpeller le Fond monétaire international et la Banque mondiale. Leur soutien financier par des appuis budgétaires est inconcevable alors qu’ils semblent ignorer le naufrage économique et social dans lequel vivent plus de 100 millions de Congolais. Il est temps que ces institutions mettent fin à cette complaisance inacceptable et exigent des réformes concrètes avant de continuer à injecter des fonds dans un système qui se désintègre. L’heure de la responsabilité a sonné, et nous devons tous exiger des comptes, pour que justice soit faite et que notre pays puisse enfin avancer.
Signalons que, lors de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen de la loi rectificative de finances pour l’exercice 2024 et à la loi de reddition des comptes pour l’exercice 2023, plusieurs députés ont dénoncé les dépassements budgétaires tant dans les ministères que dans d’autres institutions.
Merry Kapula