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Meurtre de 2 experts de l’Onu au Kasaï Central : 51 prévenus condamnés à la peine capitale

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Une cinquantaine des prévenus ont été condamnés, le samedi 29 janvier à Kananga, à la peine de mort pour avoir participé à la mort des deux experts de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp, tués en mars 2017 à Moyo Musuile, dans territoire de Dibaya, au Kasaï Central.

L’arrêt a été rendu, le samedi 29 janvier par la cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental pour les 54 personnes poursuivies pour mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs, crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, détournement d’objets saisis, violation des consignes et terrorisme.

Le ministère public avait requis la peine de mort pour la majorité de prévenus. Mais, la cour militaire a acquitté deux personnes et condamné le colonel Jean De Dieu Mambweni Lutete à dix ans de servitude pénale pour avoir été avec les deux experts et planifié leur voyage à Moyo Musuila sans en informer sa hiérarchie.

La cour l’accuse aussi de non-assistance aux personnes en danger pour n’avoir pas empêché les deux experts d’effectuer ce déplacement. Ses avocats ont annoncé leur intention d’interjeter.

Les prévenus Jean-Bosco Mukanda, Tshikangu Kalomba, Tshidima Bulabula, Ngalamulume Beya et Badibanga François figurent parmi ces condamnés reconnus coupables en droit et en fait, des préventions mises à leur charge.

Le journaliste Raphael Kapuku Kamuzadi et l’agent de police André Tshipamba ont été acquittés pour insuffisance des preuves et éléments à leur charge. Le premier avait été accusé d’avoir ravitaillé les miliciens avec des machettes et le second, du fait d’avoir été retrouvé sur la photo avec un chef milicien ayant participé à la mort des deux experts de l’ONU.

Les autres prévenus, dont Jean-Bosco Mukanda, Bula Bula et Vincent Manga, considérés comme acteurs majeurs dans cette affaire, ont été condamnés à la peine de mort.

Deux accusés considérés comme mineurs lors de la commission des faits ont été renvoyés auprès de leur juge naturel, qui est le tribunal pour enfants, afin qu’ils soient jugés.

L’organe de la loi avait sollicité dernièrement dans son réquisitoire à la cour la condamnation des tous les prévenus à la peine capitale.

Cette juridiction militaire a tenu au total 101 audiences publiques dans ce procès qui a débuté en 2020, rappelle-t-on.

Pour rappel, le 12 mars 2017, deux experts des Nations unies, Zaida Catalan et Michael Sharp, chargés d’enquêter sur des fosses communes, sont tués au Kasaï-Central. Les soupçons portent sur des membres de la milice Kamuina Nsapu. Au terme d’une longue procédure, marquée par la mort de suspects, la fuite de certains autres, et l’irruption de la pandémie de coronavirus, le tribunal militaire vient de livrer finalement son verdict.

Plus de questions sans réponse

Le général Jean Paulin Ntshayokolo a ainsi prononcé les 49 condamnations à mort essentiellement contre d’anciens miliciens de la secte Kamuina Nsapu. Mais le colonel Jean de Dieu Mambweni, accusé d’avoir envoyé les deux experts de l’ONU dans un piège et d’avoir armé leurs assassins, écope pour sa part de dix ans de prison.

C’est un verdict de 146 pages qui a été lu pendant cinq heures par la cour militaire de Kananga après quatre ans de procès. Mais il soulève plus de questions qu’il ne donne de réponses, estime Thomas Fessy de Human Rights Watch.

Si la cour militaire de Kananga a condamné les anciens miliciens impliqués à la peine de mort, c’est-à-dire de facto à la perpétuité, elle a jugé les preuves insuffisantes pour condamner le colonel Jean de Dieu Mambweni pour « terrorisme, association de malfaiteurs et crime de guerre » comme le demandait le ministère public. « C’est un militaire dont la qualité ne peut pas être mise en cause, a dit le président du tribunal. Mais, sa faute, c’est d’avoir reçu les experts des Nations Unies dans son bureau à l’insu de sa hiérarchie ».

Réagissant à ce verdict, l’ONG Human Rights Watch estime qu’«il reste encore plus de questions que de réponses». L’enquête des autorités judiciaires et ce procès n’ont pas permis de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé : que ce soit le meurtre des enquêteurs de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp, ou la disparition de leur interprète et chauffeur congolais. Et donc près de cinq ans après leur assassinat, il reste encore plus de questions de réponses et beaucoup reste à faire. Que cet épisode judiciaire avec ses lenteurs et tergiversations de ces dernières années, ne soit as une manière de clore l’affaire. Nous le répétons : la justice congolaise avec l’appui de l’ONU doit maintenant enquêter de manière exhaustive sur le rôle crucial que des responsables de l’État, donc du gouvernement ou des forces de sécurité, ont pu jouer dans ces meurtres. Le président Tshisekedi s’est lui-même engagé à ce que toute la vérité soit révélée. Donc n’en restons pas là. Il faut enquêter en remontant la chaîne de commandement et en se penchant sur la responsabilité de ceux qui auraient planifié ou ordonné ces meurtres. La responsabilité de l’État devrait être ainsi mise en question pour aboutir à une véritable justice », a déploré Thomas Fessy de Human Rights Watch sur les antennes de RFI.

LRP

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