Le financement des élections de 2023 fait débat dans le pays. Lors d’un petit-déjeuner des médias organisé, le lundi 14 février 2022 par la Primature, le chef du gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est revenu sur la question.

« Pour l’exercice 2022, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) nous a proposé un budget de 640 millions de dollars américains. Pour nous, elle devrait nous amener un budget réaliste », a fait savoir le chef du gouvernement qui répondait à une question de la presse.

Et de poursuivre, « nous discutons de la rationalisation des dépenses des élections, parce que c’est le quatrième cycle électoral dans notre pays. Ces discussions sont en train d’aboutir ».

L’on souligne que lors d’une émission sur les antennes de Top Congo fm, le samedi 12 février, Denis Kadima avait souligné qu’aucun décaissement n’a été effectué jusque-là pour le compte de la Céni alors que le temps avance.

Pour Sama Lukonde, il y a une provision de 100 millions de dollars disponibles depuis 2021. En 2022, le gouvernement a injecté 250 millions de dollars dans le cadre d’exécution de la loi des finances 2022. « Des discussions avec la Céni consistent à aplanir les divergences pour que nous ayons un budget réaliste et la confiance de tous dans ce processus électoral », a précisé le Premier ministre.

Pour rappel, le cycle électoral de 2016-2019 a coûté à l’Etat environ 1 milliards de dollars. Un budget décrié par tous les acteurs engagés. Visiblement le chef du gouvernement voudrait que les choses changent, pour n’est pas asphyxié les caisses de l’Etat.

Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a totalement raison pour autant qu’on sait que certains matériels utilisés par la Céni lors des scrutins de 2018 sont encore utilisables. Notamment les machines à voter, ordinateurs, ondulaires, groupes électrogènes, le charroi automobile et autres engins roulants ainsi que des équipements divers. Du 30 décembre 2018 à aujourd’hui, ce n’est que trois ans et deux mois. Il est impensable et inadmissible qu’on nous dise que tous les matériels utilisés par la Céni en 2018 sont déjà amortis. Dens Kadima peut-il nous donné l’état des lieux qu’il a trouvé à la Céni ? Quel est le résultat de l’inventaire de matériels et autres équipements lui a légué l’équipe Corneille Nangaa. Comment au bout de chaque cinq que dure un cycle électoral en RDC, la Centrale électorale doit tout renouveler ?

Il est temps que le nouveau leadership de la Céni change cette manière de gérer pour minimiser le coût  des élections.

Le débat que les politiques congolais doivent engager est celui d’imaginer comment financer les élections sans une incidence majeure sur le budget de l’Etat. Et même les modes des scrutins, à un ou à deux tours, comme l’avait suggéré, en son temps le président Joseph Kabila Kabange lors d’un point de presse au Palais de la nation. Car, après tout, se permettre à dépenser plus de 1 milliard de dollars américains tous les cinq ans rien que pour le processus électoral, c’est énorme et coûteux pour un pays avec un budget faible comme le nôtre.

LRP