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Violences communautaires en RDC: La VSV demande aux autorités congolaises d’œuvrer positivement en faveur de la cohabitation pacifique

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Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction de la Référence Plus le week-end, la Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives inquiétudes et dénonce les violences récurrentes ayant entrainé morts d’hommes, des blessés, incendies des maisons et pillages des biens suite aux conflits communautaires dans les provinces de Maï-Ndombe, Kwilu et Kongo Central en RDC.

La VSV salue le fait que le président de la république félix-antoine Tshisekedi a appelé, au cours du Conseil des ministres du vendredi 12 août 2022, le gouvernement à prendre des mesures idoines pour ramener la paix dans à Kwamouth, province de Maï-Ndombe

Cependant, la VSV rappelle au gouvernement que les conflits communautaires qui commencent à prendre de l’ampleur dans plusieurs provinces, nécessitent une mobilisation tout azimut et des actions concrètes susceptibles de ramener effectivement la paix et à renforcer la cohabitation pacifique entre communautés, pour que  les uns et les autres contribuent aux efforts de développement du pays.

Point n’est besoin de rappeler que les récentes violences en date ont eu lieu du 14 au 15 août 2022, entre les communautés Yaka et Teke dans la province de Maï-Ndombe, explique la VSV, soulignant que des hommes armés ont attaqué le village Nzeme dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe, où ils ont causé des dégâts matériels importants et blessé quelques personnes internées par la suite à l’Hôpital Général de Kwamouth.

Lundi 15 août 2022, ces hommes se sont rendus au village Nsia, situé à près de 12 Kms de Nzeme, et ont incendié des maisons d’habitation. Avant de s’en aller, deux personnes ont été prises en otage et conduites à la ferme Lweme.

Suite à la persistance du conflit et la montée de la tension entre Teke et Yaka dans la province de Maï-Ndombe mercredi 10 août 2022, des policiers et militaires dépêchés dans le groupement Bateke-Sud, territoire de Kwamouth pour rétablir l’ordre et désarmer les belligérants, sont tombés dans une embuscade leur tendue, ayant occasionné la mort de trois policiers et trois militaires tués par la population Yaka, renseigne la VSV.

Une semaine plus tôt, soit mercredi 03 août 2022 poursuit le communiqué, les membres de la communauté Yaka vivant dans ce coin en provenance du village Mpudumu, ont attaqué et incendié le campement du chef coutumier du village Ngambomi sis, groupement Bateke-Sud. En représailles, la population Teke du village Ngambomi a répliqué en s’attaquant aux assaillants. Il s’en est suivi des violences généralisées au cours desquelles il a été enregistré cinq (5) morts du côté de la communauté Yaka.

Une situation qui persiste

Auparavant ajoute le communiqué, dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 juillet 2022, la communauté Teke de Kwamouth a chassé les Yaka de leur groupement. Des maisons ont été incendiées, des boutiques et autres biens de valeur pillés ainsi que de cas des blessés déplorés. Cette situation a ravivé la tension qui demeure perceptible dans quelques villages dont Dumu, Ngambomi, Masiambe, Nzeme, la Cité de Kwamouth…

Pour la VSV, les tensions entre les deux (2) communautés seraient dues au désaccord sur les redevances coutumières que les Yaka non originaires doivent verser aux Teke et à l’installation par les Yaka d’un chef coutumier en remplacement d’un autochtone Teke. 

Même situation dans le Kwilu et au Kongo central

Dans la province du Kwilu, des affrontements sont survenus jeudi 28 juillet 2022, entre les communautés Lunda et Pende à Katoyi, territoire de Gungu, à la suite d’un conflit foncier qui a fait quatre (4) morts et plusieurs blessés.

Au Kongo central, plus de soixante (60) maisons dont une boutique, une pharmacie et une moto sont incendiés Mardi 09 août 2022, au village Ntuala, groupement Luvaka, secteur Gombe-Sud territoire de Mbanza Ngungu, province du Kongo Central, poussant ainsi plus de trois cent cinquante (350) personnes de passer nuit à la belle étoile.

Il revient à la VSV que ce conflit foncier entre communautés dans les villages Ntuala I et Ntuala II avait conduit à un procès resté pendant depuis environ deux ans devant les Instances judiciaires à Mbanza Ngungu. « Voulant se faire justice, les habitants du village Ntuala II ont incendié des maisons du village Ntuala I. A cette occasion, quatre (4) personnes ont été grièvement blessées par des armes blanches ; tandis que de nombreuses victimes de cette insécurité demeurent exposées à toutes sortes d’intempéries », peut-on lire dans le communiqué.

D’autre part, la VSV déplore que ces accrochages communautaires enregistrés çà et là, aient occasionné morts d’hommes et des dégâts matériels importants de nature à impacter négativement sur la vie des autres communautés. « D’aucuns pensent que ces tensions risquent de continuer et de prendre de l’ampleur si des mesures idoines, concrètes et urgentes ne sont pas prises par les autorités congolaises », craint-on au sein de cette Ong de défense des droits de l’homme.

Rappel historique

C’est ici pour la VSV, l’occasion de rappeler les violences meurtrières ayant eu lieu entre deux autres communautés dont les Batende et Banunu, survenues les 16 et 17 décembre 2018, à la Cité de Yumbi, à l’époque de Monsieur Gentiny Ngobila Mbaka, ancien gouverneur de la province de Mai-Ndombe, où l’on a enregistré plus de cinq cents (500) morts tués par balles et à l’arme blanche ainsi que plus d’une centaine de maisons, écoles, centres de santé détruits… « Les procès sur ces violences intercommunautaires bien que démarrés en 2021, se trouvent à l’arrêt à ce jour, depuis début avril 2022 », rappelle la VSV.

Tout compte fait, la VSV rappelle aux autorités rdcongolaises que les instruments juridiques régionaux, nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme, disposent clairement que « toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat ». Pour le cas de la RDCongo, chaque congolaise ou chaque congolais est libre de s’établir et de vivre là où elle/il le souhaite partout en RDCongo.

Par conséquent, pour parer au risque d’amplification de la tension et de l’escalade de violences et des conflits fonciers dans certains territoires, la VSV invite instamment le gouvernement rdcongolais à : Diligenter une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces violences intercommunautaires qui occasionnent morts d’hommes et dégâts matériels importants afin que les auteurs répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes ; Apporter toute l’assistance humanitaire nécessaire à toutes les victimes des violences intercommunautaires ; Restaurer en toute diligence entre autres par le dialogue la paix, la concorde, la réconciliation, la sécurité et la cohabitation pacifique entre les communautés en conflit dans les différents territoires des provinces de Maï-Ndombe, Kwilu, Kongo Central et ailleurs.

José Wakadila

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