Venu présenter, le mercredi 19 avril 2023 dans la matinée au Conseil de sécurité, le dernier rapport semestriel du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs a appelé à profiter de la « fragile accalmie » observée dans l’est de la RDC pour soutenir plus activement les initiatives de paix régionales et ainsi éviter « l’escalade vers la guerre ».
Constatant que, ces dernières semaines, « les jours se succèdent sans affrontements majeurs » dans l’est de la RDC, M. Huang Xia a indiqué que le cessez-le feu entre les forces armées du pays et le Mouvement du 23 mars (M23) « semble tenir ».
Parallèlement, le déploiement de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) se poursuit et les échanges « peu diplomatiques » entre la RDC et le Rwanda ont diminué, a-t-il relevé, sans cacher que la situation reste « contrastée ».
En effet, le retrait du M23 des localités occupées reste partiel, tandis que le désarmement et le cantonnement de ses combattants, prévus par la feuille de route de Luanda, se font attendre.
Faute d’une solution politique négociée, le risque d’une reprise des combats est « réel », a alerté le haut fonctionnaire, selon lequel d’autres groupes armés locaux et étrangers, parmi lesquels les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et la Résistance pour un État de droit au Burundi (RED-Tabara), continuent de semer la terreur et d’alimenter l’instabilité, sur fond de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali.
Cela a des conséquences sociales et humanitaires « désastreuses », a-t-il ajouté, précisant que 600 000 personnes sont déplacées dans la seule province du Nord-Kivu et que plus de 38 000 Congolais sont devenus réfugiés entre octobre et février.
Dans ce contexte, M. Xia a exhorté le Conseil de sécurité et l’ensemble des partenaires de la région à profiter de la « petite fenêtre d’opportunités ouverte en ce moment » pour favoriser une réelle baisse des tensions et encourager la mise en œuvre intégrale de l’Accord-cadre.
Mais l’urgence est d’abord d’éviter « l’escalade vers la guerre », a-t-il dit, avant d’appeler à soutenir plus fortement les initiatives de paix régionales: le processus de Luanda, qui vise au rétablissement d’une relation apaisée entre la RDC et le Rwanda, et le processus de Nairobi, mené par la CAE, qui combine consultations politiques et efforts militaires.
Alors que, le 6 mai prochain, doit se tenir la onzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre, à Bujumbura, au Burundi, l’Envoyé spécial a souhaité que ce sommet soit l’occasion de renforcer la coordination et l’harmonisation des processus régionaux pour mettre fin à la crise actuelle.
À l’instar notamment du Brésil et de l’Albanie, la France a émis l’espoir que ce sommet donnera une « nouvelle impulsion » aux efforts de paix, en complément des processus de Nairobi et de Luanda. Selon elle, l’établissement d’un bureau conjoint des mécanismes de vérification devrait permettre de favoriser les synergies entre ces différents instruments.
De son côté, le Burundi a indiqué que ce sommet aura pour objectif de rendre plus opérationnels les différents mécanismes de sécurisation de la paix mais aussi de mieux comprendre les implications de la « transnationales actions » des violences dans l’est de la RDC.
NU / communication