Dans son rapport sur la prise en compte des femmes, des jeunes, des peuples autochtones et les personnes vivant avec handicap (PVH) sur l’évolution du processus électoral dans les provinces du Sud-Ubangi, Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe, Kasaï-central, Kongo-central et la ville-province de Kinshasa, la LICOPADEL (Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’homme et les élections), se félicite du nouveau leadership managerial de la CENI pour l’exécution de son calendrier publié depuis le 26 novembre 2022 fixant les élections présidentielles, législatives et communales le 20 novembre 2023, même si les contraintes persistent. Cela enlève les incertitudes et les doutes sur l’organisation des élections dans le délai constitutionnel.
Par contre, la LICOPADEL dénonce la non prise en compte d’une certaine catégorie de la population, dont les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les PVH dans les trois cycles électoraux.
Dans ce rapport rendu public mardi 23 mai 2023 à son siège de Lemba Salongo devant la presse, la LICOPADEL informe cette catégorie des personnes demeure la plus marginalisée, pour plusieurs raisons liées à des obstacles d’ordre individuel, structurel et culturel, malgré qu’elle représente la moitié de l’électorat en RDC. Comme pour dire que ladite catégorie est exclue de la vie de la nation.
La LICOPADEL précise que la non prise en compte de cette catégorie des personnes ne concerne pas uniquement le jour du scrutin, mais également dans toutes les étapes du cycle électoral ainsi que leurs difficultés de jouer leurs rôles en tant qu’électeurs, administrateurs et agents électoraux, candidats, observateurs et témoins ou délégués des partis politiques.
Mais au-delà de tout ce constat, la LICOPADEL reste d’avis que l’évolution du processus électoral en RDC démontre qu’il y a un état d’avancement des préparatifs des élections projetées au pays en décembre 2023. Malheureusement, la CENI continue à faire des promesses en rapport avec la prise en compte des femmes, des jeunes, des peuples autochtones et des PVH, lesquelles n’ont jamais été traduits en acte vis-à-vis de ces groupes marginalisés, regrette cette Ong dans son rapport.
Au regard de ce constat, la LICOPADEL craint que les prochaines élections puissent également poser des problèmes, si l’on y prend garde, surtout que les préparatifs initiaux ont été entachés d’irrégularités et des violations de procédure.
Constats sur terrain
Dans son enquête réalisée dans les provinces précitées, la LICOPADEL note l’inexistence de la stratégie au sein de bureaux de déménagement de la CENI dans la ville de Gemena, province du Sud-Ubangi par à la prise en compte des besoins spécifiques des groupes marginalisés ci-haut cités dans le processus électoral. Pour l’ensemble de cette province, la CENI n’a recruté qu’une seule PVH dans les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, l’absence des peuples autochtones dans les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, l’absence de sensibilisation sur l’éducation civique au profit des femmes, des jeunes, des peuples autochtones et des PVH, non adhésion des femmes, des peuples autochtones et des PVH dans les partis politiques, absence des PVH dans la mission d’observation électorale sur la révision du fichier électoral…
A Kenge, province du Kwango, la CENI a recruté quelques PVH, mais aucun peuple autochtone dans les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs.
Même constat à Kananga, chef-lieu du Kasaï-central, où quelques PVH ont été recrutées dans les opérations d’identification et d’enrôlement, mais les femmes des milieux ruraux sont absentes de la vie politique et publique.
A Muanda et Matadi, la LICOPADEL dit avoir noté la présence de quelques femmes PVH ainsi que des jeunes au sein des partis politiques, mais il n’existe pas de campagne de sensibilisation sur l’éducation civique à leur profit.
Le constat fait dans les différentes provinces le sont également pour la ville-province de Kinshasa, où la LICOPADEL note l’absence des conditions pouvant favoriser la participation des PVH aux opérations de vote, en particulier les malvoyants, les malentendants.
Néanmoins, il y a la présence de quelques femmes et PVH ainsi que des jeunes dans les partis politiques et dans la mission d’observation électorale sur la révision du fichier électoral.
La LICOPADEL déplore néanmoins l’absence des campagnes de sensibilisation sur l’éducation civique et le processus électoral, dans les milieux périurbains au profit des groupes marginalisés.
Recommandations
De ce qui précède, la LICOPADEL demande à la CENI de traduire en actes ses promesses à l’endroit des groupes marginalisés, afin de permettre à ces derniers, de s’approprier du processus électoral pour l’organisation des élections libres, inclusives, apaisées, transparentes et non conflictuelles ; la création d’un point focal en faveur des groupes marginalisés ; la création des conditions propices en faveur des électeurs à mobilité réduite…
Les partis politiques devront placer les personnes marginalisées en ordre utile sur les listes des candidats à présenter lors des prochains scrutins, pour leur permettre de participer de façon active et responsable au processus électoral.
Quant aux parties prenantes au processus, elles doivent s’impliquer pour la réussite dudit processus en commençant par la CENI elle-même ; tandis que les organisations de la société civile devront multiplier les campagnes d’éducation civique ciblant le public, femmes, jeunes, peuples autochtones et PVH sur leur participation au processus électoral entant qu’électeurs et candidats.
José Wakadila