Dans le cadre de son programme d’appui et de promotion pour la participation des personnes vulnérables (en majorité des chrétiens), en l’occurrence les femmes, jeunes, les peuples autochtones et les personnes vivant avec handicap) au processus électoral, la LICOPADEL (Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’homme et les élections), a organisé mardi 30 mai 2023, une matinée d’information et de sensibilisation des chrétiens et la population sur les enjeux de la situation politique de l’heure, l’évolution du processus électoral et les enjeux liés à la cause persistante de l’insécurité et la guerre de l’est de la RDC.
A en M. Philippe Mangala, Secrétaire executif national de la LICOPADEL, l’objectif est d’éveiller la conscience de la population sur les enjeux politiques de l’heure.
D’où l’invitation lancée aux acteurs politiques et de la société civile, pour conscientiser la catégorie des personnes dont question, sur la situation socio-politico-econoomique de l’heure.
» Au finish, ces personnes vulnérables doivent devenir conscientes de ce qui va se passer au pays, surtout que nous sommes dans une année électorale. Raison pour laquelle, elles doivent être sensibilisées par des experts, afin d’arriver à faire un vote utile, axé sur les programmes et projets de société des candidats, en lieu et place de vendre leurs voix « , a averti M. Mangala.
Sur le podium, on a vu défiler tour à tour, M. Alain Bolodja, qui a exposé sur : » Les enjeux de la situation politique de l’heure, la situation socio-économique, la crise généralisée et les enjeux liés à la cause persistante de l’insécurité et la guerre de l’est de la RDC « ; Prince Epenge qui a planché sur » Les enjeux de la situation politique de l’heure et ses conséquences sur l’insécurité de la guerre de l’est de la RDC » et Dr. Jean-Baptiste Sondji, qui a parlé de » La face cachée de l’insécurité de Kwamouth et de la guerre de l’est de la RDC et son impact pour l’organisation des élections présidentielles et législatives en décembre 2023 « .
Pour Alain Bolodja, la RDC a l’habitude de recruter des jeunes inactifs et sans emploi, lesquels sont vulnérables à toute sorte de manipulation et d’instrumentation. En Ituri dit-il, beaucoup des jeunes démobilisés avaient des promesses de la part du gouvernement, lesquelles n’ont jamais été ténues.
D’où la multiplication des groupes armés. Ces derniers profitent des fortes demandes des matières premières vis-à-vis des acheteurs. Avec cet argent, ces groupes armés s’achètent des intrants pour faire l’exploitation.
Et pour se sécuriser, ils achètent des armes pour leurs investissements.
Une fois attaqués par d’autres groupes, cela crée l’insécurité. La guerre est donc une opportunité d’affaire où des gens tirent des dividendes.
Pour y mettre fin, Alain Bolodja propose de combattre les intérêts de tous les groupes armés qui se créent pour la lutte des richesses. Il faut également créer des emplois pour les jeunes, car la guerre profite au manque d’emplois et d’occupations des jeune.
Pour Prince Epenge, qui est également président du parti ADD)Congo et l’un des portes paroles de LAMUKA, la situation politique du pays est extrêmement explosive, surtout à 7 mois des élections, où les violons ne s’accordent pas entre politiciens, comme pendant le règne de Joseph Kabila. » Si nous laissons les choses évoluer de la sorte, c’est sera le pire demain dans l’est du pays », a-t-il averti, avant de fustiger les stratégies de modification de la constitution, pourtant rien n’a changé sur le plan de la gestion de la chose publique : corruption, impunité, répression des marches pacifiques…
Il a au finish, invité la population à bien surveiller les politiciens, afin que ceux-ci puissent créer des emplois et que des entreprises viennent investir au pays.
Abordant le point sur les élections, Dr. Sondji estime que celles-ci doivent aboutir à des résultats acceptables par tous. « Aller aux élections dans le contexte actuel, c’est creuser la tombe de la RDC », a-t-il prévenu. La priorité pour lui, est d’avoir des patriotes susceptibles de remettre le pays sur les rails structurellement, en repensant fondamentalement notre pays depuis l’indépendance, en proposant ce que nous devons faire de nos richesses, avant de penser aux élections. » Le fatalisme n’est pas de mise. Il faut barrer la route à ce processus électoral biaisé « , a-t-il recommandé, soutenant que la RDC, malgré ses potentialités, ne fait que tourner en rond.
José Wakadila