Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, s’est adressé aux députés, sénateurs, membres du gouvernement et chefs des regroupements de sa famille politique, samedi 21 décembre, au chapiteau de la Cité de l’Union africaine, à Kinshasa.
Dans son discours, Félix Tshisekedi a abordé la question de l’agression rwandaise dans l’est de la RDC.
Pour lui, la RDC reste intransigeante et refuse de négocier avec le M23, qu’il considère comme une émanation du Rwanda.
« Je ne me plierai pas au diktat d’un régime prédateur qui ne vit que du sang des Congolais et du pillage de nos ressources. Nous restons intransigeants : aucune négociation avec le M23, qui n’est autre que le Rwanda déguisé. Même s’ils parvenaient à conquérir l’ensemble du territoire national jusqu’à atteindre la porte de ma résidence, qui est l’OUA », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, lors du conseil des ministres tenu vendredi dernier, Félix Tshisekedi a dénoncé l’introduction, par le Rwanda, d’un dialogue direct entre la RDC et le M23 comme préalable à la signature d’un accord de paix.
Selon lui, cette condition constitue une entrave majeure et délibérée aux efforts collectifs pour ramener la paix dans l’Est de la RDC.
« En proposant un tel préalable, le Rwanda a non seulement bloqué le processus en cours, mais également démontré une volonté manifeste de saboter les efforts de paix, au mépris de ses engagements internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Face à cette situation, le Président de la République a tenu à réaffirmer la position de la RDC, axée sur les éléments suivants : le rejet catégorique de toute négociation directe avec le groupe terroriste M23, dont les actions criminelles ont causé d’immenses souffrances à notre peuple et sapé la souveraineté de notre nation ; l’engagement à poursuivre les efforts diplomatiques et sécuritaires pour instaurer une paix juste et durable dans l’Est de la RDC tout en restant déterminé à défendre, jusqu’au sacrifice suprême, les principes de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale ; et l’appel solennel à la communauté internationale à tirer les conséquences de cet échec et à agir avec fermeté face à l’attitude du Rwanda, qui continue d’alimenter l’insécurité dans notre pays en violation des engagements pris », rapporte le compte rendu de cette réunion hebdomadaire.
Félix Tshisekedi a également exhorté tous les membres du gouvernement à intensifier leurs actions sur le terrain, à mobiliser davantage les partenaires stratégiques et à garantir un soutien accru aux Forces armées ainsi qu’aux populations affectées.
« Notre détermination reste intacte. La paix dans l’Est de notre pays n’est pas une option, mais un impératif moral, un droit inaliénable pour nos concitoyens », a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué de presse publié le dimanche 15 décembre, la Présidence de la RDC dénonçait fermement le blocage du processus de paix par le Rwanda, suite à l’annulation du sommet tripartite.
Selon ce communiqué, l’objectif principal de cette rencontre était l’adoption d’un projet d’accord déjà négocié par les ministres des Affaires étrangères de la RDC, de l’Angola et du Rwanda.
Lors d’une réunion ministérielle tenue la veille, le samedi 14 décembre, le Rwanda aurait posé une nouvelle condition inattendue, exigeant un dialogue direct entre la RDC et le groupe rebelle M23 avant la signature de l’accord. Cette demande a été qualifiée de « blocage délibéré » par la RDC, qui y voit une entrave grave aux efforts pour parvenir à une paix durable.
La RDC accuse Kigali de soutenir activement le M23, un groupe terroriste impliqué dans des violences contre les populations civiles, et d’agir en contradiction avec les engagements pris dans le cadre des discussions antérieures.
Eldad B.
