L’opposant congolais Martin Fayulu s’est adressé lundi 30 décembre au peuple congolais. Dans son message, ce candidat malheureux aux élections présidentielles de décembre 2023 a dressé un bilan chaotique de Félix Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo.
À l’en croire, la RDC traverse une période sombre, marquée par un désordre savamment orchestré depuis le hold-up électoral de 2018, suivi par le simulacre d’élections de 2023.
« Toutes les contrées du pays sont en proie à un recul social. La situation désastreuse du Grand Kasaï, courageusement décrite par le Gouverneur du Kasaï Central, l’Archevêque de Kananga et l’Évêque de Mwene-Ditu, illustre la détresse de notre pays tout entier et une absence de vision qui conduit le pays lentement mais sûrement vers un suicide collectif », a-t-il affirmé.
Pour ce qui est de la corruption et du vol qui gangrènent les institutions, Martin Fayulu estime que les défis de la RDC sont multiples et requièrent une mobilisation méthodique des ressources de l’État. Hélas, des milliards de dollars sont détournés à travers des projets fictifs et des contrats léonins.
« Les ressources du peuple sont dilapidées et les faits de corruption sont tellement légion que beaucoup ne s’en émeuvent plus. Le banditisme d’État d’une minorité prédatrice et le train de vie surréaliste des institutions doivent interpeller chaque Congolais. Il s’agit là de votre argent, gagné à la sueur de votre front. Indignez-vous ! Aux voleurs en col blanc tapis dans les institutions, je vous renvoie à Dieu et aux images de fin de règne des régimes qui affament leur peuple et vivent dans l’excès aux frais du contribuable », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Cette absence totale de rigueur dans la gestion du trésor public accentue les problèmes auxquels nous faisons face ».
Par ailleurs, le Président de l’ECiDé a rappelé que les rebelles du M23 contrôlent plus de 130 localités au Nord-Kivu. Les ADF continuent leurs massacres à Beni, Butembo, Lubero, Irumu et Mambasa.
« Les armées rwandaise, ougandaise et burundaise opèrent dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Tout cela, sous le regard impuissant de ce qui reste de l’État. Les groupes armés de tout bord sévissent en Ituri », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « Les « Mobondos » dérangent la quiétude des citoyens dans le grand Bandundu, à l’Est de Kinshasa et dans une partie du Kongo Central. Le pays compte aujourd’hui plus de 8 millions de déplacés internes. Une telle situation devrait mobiliser l’attention de n’importe quel gouvernement avec un minimum de sérieux ».
Il déplore le fait qu’en RDC, le sujet est traité avec une légèreté déconcertante et que le champagne coule à flot au sommet d’un État failli et faible.
Dans la foulée, Martin Fayulu a affirmé qu’après six ans au pouvoir, le régime Tshisekedi n’a pas réussi à doter le pays d’une force militaire capable de défendre la souveraineté.
« Nos soldats, courageux mais sous-équipés, affrontent des forces ennemies bien armées. L’argent dilapidé à Kinshasa, à lui seul, pourrait changer le rapport de force sur le terrain », a-t-il déploré.
Face au bilan désastreux de Félix Tshisekedi, Martin Fayulu estime que l’honneur aurait depuis longtemps imposé la démission.
Pour lui, il n’y a aucune honte à regarder ses concitoyens en face et à admettre son incapacité face aux problèmes multidimensionnels auxquels fait face le pays.
L’occasion faisant le larron, l’opposant Martin Fayulu déplore le fait que dans ce contexte désastreux, le régime choisit une fuite en avant en ouvrant, de manière inopportune, le front d’un éventuel changement ou d’une révision de la Constitution.
À en croire le soldat du peuple, cette initiative hasardeuse survient à un moment où le pays est en guerre et perd chaque jour des pans entiers de son territoire. Elle constitue une démonstration supplémentaire du suicide collectif dans lequel le régime veut entraîner le pays.
« Les mots ne peuvent pas décrire à quel point je suis révulsé de voir une telle absurdité encouragée par certaines élites, des flatteurs qui vivent aux dépens de l’État. Il s’agit là d’une énième distraction, et les Congolais le savent. Nos priorités sont ailleurs », a-t-il déclaré.
et de renchérir : « Nous ne laisserons pas cette tentative de manipulation aboutir. En ces temps de crise, il n’y a ni nécessité ni opportunité pour un tel projet. Ce que le peuple congolais attend, ce ne sont pas des modifications constitutionnelles opportunistes et intempestives, mais des actions concrètes et courageuses pour relever les défis cruciaux auxquels notre pays est confronté ».
Par ailleurs, il a affirmé que ce n’est pas la Constitution qui empêche le régime d’honorer toutes les promesses fallacieuses qu’il a faites au peuple.
« La Constitution n’empêche pas de doter nos forces armées de moyens efficaces. La Constitution n’empêche personne de libérer les 130 territoires. La Constitution ne donne pas non plus le droit de dilapider les deniers publics. Un régime incompétent peut changer la Constitution 100 fois, les mêmes maux produiront les mêmes effets. Il y a un problème d’homme, pas de texte », a-t-il poursuivi.
En outre, le candidat malheureux aux élections de 2018 et 2023 invite le peuple congolais, comme en janvier 2015, à se mobiliser pour dire : « NON AU CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION, NON À LA PRÉSIDENTIALITÉ À VIE EN RDC ! ». Il a demandé également à Monsieur Félix Tshisekedi de cesser les mensonges, la manipulation et la démagogie.
Eldad B.