La situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Territoire d’Isangi dans la Province de la Tshopo est préoccupante. L’agriculture pratiquée par la population dans cet espace est très peu productive car très peu mécanisée et les pertes après récolte demeurent très élevées. C’est pour améliorer la production durable et assurer la promotion de la résilience que la FAO a procédé, en fin janvier 2025, à la remise des unités de transformation (UT) aux Associations paysannes de Yangambi.
L’événement a connu la présence de Mme Bijoux Koyi, Ministre Provinciale en charge de l’Agriculture, Environnement, Développement Rurale, Pêche et Elevage de la Province de la Tshopo.
En effet, pour améliorer la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, la RDC a bénéficié d’un projet, financé par l’Union Européenne, en vue de mettre en œuvre le projet intitulé : « Mise en œuvre d’un système intégré d’appui pour une production durable et promotion de la résilience dans 4 paysages de la RDC ».
Exécuté par la FAO, ce projet s’articule sur 3 composantes : (i) la disponibilité de semences de bonne qualité est renforcée au niveau des paysages de Yangambi, Virunga, Upemba et périphérie de la ville de Kinshasa ; (ii) les capacités des services étatiques et des partenaires en charge de vulgarisation, de l’encadrement, d’appui au fonctionnement des filières et du conseil-agricole sont améliorées et (iii) les pertes post-récoltes sont réduites au niveau des paysages de Yangambi, Virunga, Upemba et la périphérie de la ville de Kinshasa.
C’est dans ce cadre que la FAO a doté en unités de transformation, les Associations paysannes vivant dans le pourtour de ces quatre paysages couverts par le projet.
Après le paysage de Upemba dans le Haut-Katanga en 2023, les Associations Paysannes de Yangambi, ont bénéficié des unités de transformation (moulins mixtes maïs-manioc) pour leur permettre de réduire les pertes post-récolte et aussi accroître la valeur ajoutée des produits agricoles.
Lutter contre l’insécurité alimentaire et la faim
Le Chef de Projet, Serge Sabi, a indiqué que l’action posée par la FAO s’inscrit dans son mandat de lutte contre l’insécurité alimentaire et la faim, en améliorant les revenus des paysans et surtout à réduire la pénibilité de la tâche, principalement pour les femmes. « Désormais, grâce aux nouvelles UT, les femmes n’utiliseront plus la technique traditionnelle de transformation. Je tiens aussi à rassurer que cette remise des UT n’est que le début d’un long processus qui sera couronné par l’arrivée à Yangambi, d’un formateur qui viendra pour dispenser la formation sur l’installation, l’utilisation et l’entretien de ces équipements modernes », a renchéri, le Chef de projet, Serge Sabi.
Pour sa part, M. Fai Collins du Centre international de recherche forestière (CIFOR), a déploré les faibles rendements dus à des techniques agricoles traditionnelles, à la mauvaise qualité des semences, à la qualité du sol, au manque des intrants et le faible accès au financement. « J’encourage les bénéficiaires à utiliser ces unités de transformation de manière optimale, afin de donner de la valeur ajoutée à leurs produits et lutter contre les pertes post-récolte », a-t-il dit.
Le satisfecit du gouvernement provincial
De son côté, Mme Bijoux Koyi, Ministre Provinciale en charge de l’Agriculture, Environnement, Développement Rurale, Pêche et Elevage de la Province de la Tshopo, a salué la réactivité et l’engagement des deux partenaires, CIFOR et la FAO, qui ont œuvré en étroite collaboration avec le Gouvernement congolais, pour résoudre les problèmes liés à la transformation des produits agricoles dans le paysage de Yangambi. « Je demande aux bénéficiaires de veiller à ce que l’utilisation des UT ne devienne pas une source de division ou de discrimination, mais plutôt d’unité, de renforcement du tissu social et de développement, pour le bien de tous. Que ces UT puissent également faciliter l’autonomisation économique des femmes entre autres, et constituer un levier essentiel pour améliorer les revenus des producteurs, mais aussi pour diversifier l’offre de produits locaux et renforcer les circuits de commercialisation », at-elle recommandée.
A son tour, M. Lofo Marcel qui intervenait au nom des bénéficiaires des UT, a exprimé sa satisfaction, avant de remercier le CIFOR et la FAO pour avoir répondu à l’une des préoccupations majeures des agriculteurs dans le paysage de Yangambi.
Il a par la même occasion, pris l’engagement, au nom de ses pairs, de les utiliser et les gérer en bon père de famille.
Résoudre le problème récurrent de transformation des produits agricoles
À noter que cette dotation en UT de qualité de la FAO en faveur des associations paysannes de Yangambi, parmi lesquelles les associations féminines, va aider la communauté à résoudre le problème récurrent de transformation des produits agricoles (manioc et maïs) et à consommer leurs propres produits à moindre coût.
En effet, avant cette dotation, les paysans de Yangambi étaient obligés de parcourir plus de 100 km pour faire moudre leurs produits agricoles (maïs et manioc) à Kisangani. Cette action de la FAO va surtout contribuer non seulement à réduire la pénibilité de la tâche des femmes et améliorer la qualité des produits transformés, mais également, à réduire les pertes post-récolte. Ce qui va certainement améliorer le revenu des populations et lutter contre l’insécurité alimentaire et la faim dans la zone d’intervention.
José Wakadila (source : service de communication de la FAO)