Dans une déclaration rendue publique à l’issue du Sommet mondial sur le Handicap (GDS) tenu du 1er au 3 avril dernier à Berlin en Allemagne, les leaders de l’Afrique francophone ont dénoncé l’absence de la langue française dans l’ensemble des activités du forum, limitant ainsi la pleine et entière participation des délégations francophones.
Reconnaissant que l’inclusion linguistique est un pilier fondamental de la participation équitable, les leaders de l’Afrique francophone déplorent que seules l’anglais, l’allemand et l’arabe aient été retenues comme langues officielles, excluant ainsi de nombreux acteurs clés du handicap issus des pays francophones.
Pourtant rappellent-ils, le GDS représente une plateforme mondiale essentielle pour le plaidoyer, la coopération et l’innovation en faveur des personnes en situation de handicap.
Pour cette raison, ils estiment qu’il est impératif que les futures éditions garantissent une accessibilité linguistique pour tous, en intégrant systématiquement le français parmi les langues de travail.
Ils déplorent par ailleurs que, les opportunités en matière de technologies et d’innovations accessibles présentées lors de ce sommet, auraient pu être mieux exploitées par les pays africains, si des mécanismes de réseautage inclusifs avaient été mis en place.
Face à ces constats, ils ont formulées quelques suggestions à prendre en compte par les organisateurs dans le futur, notamment : intégrer le français comme langue officielle dans toutes les sessions et documents du sommet, afin de garantir l’égalité des chances et la participation effective des délégations francophones.

À cet effet, ils invitent les gouvernements et organisations francophones, à soutenir ce plaidoyer et à exiger une meilleure prise en compte des besoins linguistiques et techniques des pays francophones dans les instances internationales du handicap.
Aux partenaires techniques et financiers, les leaders de l’Afrique francophone leur demandent de favoriser la création de plateformes de coopération et de transfert de technologies permettant aux pays africains, d’accéder aux innovations présentées lors du GDS et de développer des solutions adaptées à leurs réalités.
Pour le compte de la République démocratique du Congo, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, Coordonnateur national de la FENAPHACO (Fédération nationale des associations des personnes handicapées du Congo), a signé cette déclaration pour le compte des OPH (Organisations des personnes handicapées).
José Wakadila
Ci-dessous, la Déclaration :
Déclaration de Berlin sur l’Inclusion Linguistique et l’Accessibilité des Pays Francophones au GDS
Nous, leaders des fédérations de l’Afrique francophone, réunis en marge du Sommet Mondial sur le Handicap (GDS) tenu à Berlin (Allemagne) du 1er au 3 avril 2024, constatons avec regret que l’absence de la langue française dans l’ensemble des activités du forum a limité la pleine et entière participation des délégations francophones.
Reconnaissant que l’inclusion linguistique* est un pilier fondamental de la participation équitable, nous déplorons que seules l’anglais, l’allemand et l’arabe aient été retenues comme langues officielles, excluant ainsi de nombreux acteurs clés du handicap issus des pays francophones.
Considérant que le GDS représente une plateforme mondiale essentielle pour le plaidoyer, la coopération et l’innovation en faveur des personnes en situation de handicap, il est impératif que les futures éditions garantissent une accessibilité linguistique pour tous, en intégrant systématiquement le français* parmi les langues de travail.
Par ailleurs, nous soulignons les opportunités en matière de technologies et d’innovations accessibles présentées lors de ce sommet, qui auraient pu être mieux exploitées par les pays africains si des mécanismes de réseautage inclusifs avaient été mis en place.
Face à ces constats, nous appelons :
- Les organisateurs du GDS à intégrer le français comme langue officielle dans toutes les sessions et documents du sommet afin de garantir l’égalité des chances et la participation effective des délégations francophones.
- Les gouvernements et organisations francophones à soutenir ce plaidoyer et à exiger une meilleure prise en compte des besoins linguistiques et techniques des pays francophones dans les instances internationales du handicap.
- Les partenaires techniques et financiers à favoriser la création de plateformes de coopération et de transfert de technologies permettant aux pays africains d’accéder aux innovations présentées lors du GDS et de développer des solutions adaptées à leurs réalités.
- Les instances internationales* à adopter des mesures garantissant l’inclusion effective des pays francophones dans les débats et décisions stratégiques sur les politiques de handicap à l’échelle mondiale.
Nous nous engageons à diffuser cette Déclaration de Berlin auprès des parties prenantes et à poursuivre un plaidoyer actif en faveur d’une participation plus équitable et inclusive des pays francophones dans les futures éditions du GDS et au sein des initiatives internationales en faveur des droits des personnes en situation de handicap.
Fait à Berlin, le 3 avril 2024.
