Tragédie de Matadi Kibala: L’Etat congolais porte la lourde responsabilité de faire respecter la loi

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« Quand il a plu le matin de mercredi 2 février, il y a un coup de foudre sur un conducteur qui s’est coupé. En tombant, il a touché une surface au sol où il y avait des eaux de pluie. Et il y a eu tous ces dégâts », a expliqué, sur Top congo fm, le directeur de transport en charge des postes et lignes haute tension à la Société nationale d’électricité (SNEL).

« La décharge atmosphérique touche toujours le point le plus haut et nos lignes haute tension sont souvent assez haut. Mais elles sont conçues pour qu’elles ne se coupent pas, même quand il y a eu coup de foudre. Malheureusement, le conducteur s’est coupé cette fois », déplore Thierry Kapesa.

25 mètres de part et d’autre requis
« En temps normal, les gens ne peuvent pas être en dessous des lignes haute tension. Nous interpellons tous les jours. Nous insistons pour qu’il n’y ait personne en dessous de nos lignes haute tension », révèle-t-il. « Nous avons sensibilisé les autorités, il y a même des décrets qui interdisent aux gens de construire ou d’y faire des activités. Nous avons suffisamment sensibilisé parce que nous savons que nos lignes sont dangereuses. Nous avons même fait des plaintes contre inconnus ». Thierry Kapesa explique que « là où il y a des lignes haute tension, il y a un axe de 25 mètres de part et d’autre sous lequel il est interdit de faire des activités ».

Malheureusement, « le marché est venu se créer là-bas. Il n’y avait rien quand nous avons placé nos lignes. Il y a aussi les autres constructions qui sont en dessous des lignes haute tension. Ces constructions sont venues après », constate-t-il.

La Société nationale d’électricité (SNEL), attribue la tragédie de Matadi Kibala au non-respect des lois de la République. Son directeur de communication, Bob Mbombo Lona, a rappelé le mercredi 02 février, que son entreprise avait toujours dénoncé l’occupation « anarchique de ses servitudes ». Il a fait allusion à l’arrêté interministériel N°0021 du 29 octobre 1993, qui exige le respect des servitudes de la SNEL. Il a interpellé donc l’Etat congolais pour qu’il fasse respecter cet arrêté qui est encore en vigueur.

« Nous déplorons les morts. Mais, je vais insister sur le fait que, depuis 1993, il y a eu signature d’un arrêté qui détermine le respect des servitudes de la SNEL. Dans cet arrêté, il est déterminé le nombre de mètre qu’il faut respecter de part et d’autre d’une ligne, de haute tension. Il y a 25 mètres à droite et 25 mètres à gauche de la ligne. Et, les activités ne peuvent avoir lieu qu’en dehors de cet espace. Mais, ce que nous remarquons à travers le pays, parce que nous avons effectué plusieurs missions de service où nous dénonçons l’occupation anarchique de nos servitudes », a dénoncé M. Bob Mbombo Lona.

Selon ce responsable de la communication, il appartient à l’Etat congolais d’appliquer la loi et non à la SNEL, qui n’a aucun pouvoir en la matière.
« Quand nous dénonçons sur les chaines officielles, nous saisissons l’Etat, qui a le ministère qui a l’office de terrain. Nous la SNEL, nous n’avons pas le pouvoir de détruire les maisons. C’est l’Etat congolais qui devrait prendre ses responsabilités pour dire qu’on ne peut pas occuper la servitude de la SNEL, parce que c’est de la haute tension ».

Equipements modernes 

Mais, pour Val Manga, Ingénieur géomètre et topographe, au-delà de la responsabilité de l’Etat congolais de faire respecter la loi, il faudrait que, la SNEL prenne ses dispositions pour sécuriser la population en se dotant d’équipements modernes.
« S’il y avait des paratonnerres, sur chaque poteau, je crois que, l’impact devrait s’enfuir sur le sol. Les dispositions sécuritaires sont importantes pour la SNEL en ce qui concerne aussi les zones constructibles. Surtout, là où, il y a des marécages. La ville de Kinshasa est une ville marécageuse », a-t-il relevé.
Selon lui, la SNEL doit donc disposer d’éléments techniques afin que partout où il y a le passage des lignes à haute tension ou à basse tension ou encore ordinaires, « il va falloir que, la sécurité soit garantie. Admettons que, la foudre avait endommagé une longue distance, on aurait eu beaucoup de morts pour rien. Donc, il est question que nous puissions nous doter d’équipements nécessaires pour la sécurité ».

L’on rappelle que le matin de mercredi 2 février, 26 personnes sont mortes au marché de Matadi Kibala dans la commune de Mont-Ngafula, principalement des vendeurs de ce marché après qu’un câble électrique haute tension se soit détaché de deux pylônes situés entre les quartiers Matadi Kibala et Mama Mobutu. Les corps des victimes ont été acheminés à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo). Le gouvernement a annoncé que toutes les obsèques seront totalement prises en charge par l’État. En attendant, une réunion de crise a été convoquée le même mercredi pour arrêter certaines mesures.

Retenons que déjà, le 8 janvier dernier, le chef de l’État a, au cours d’une réunion du Conseil des ministres, insisté que ce marché soit délocalisé.

LRP

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