Au cours d’une tribune qui lui a été offerte par la Voix des Sans Voix pour les droits de homme (VSV), vendredi 22 mars 2024, Mme Justine Tanzia Yangungu, syndicaliste de son état, a dénoncé les menaces qu’elle a subi avec coups et blessures volontaires de la part de son chef hiérarchique et Commandant de l’Aéroport de Gbadolite, M. Liyonge Massiala.

L’intéressée raconte que, tout est parti lors de la propagande du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à Gbadolite, le 26 novembre 2023. Avant de rentrer à Kinshasa, ce dernier avait laissé une enveloppe pour les agents de la RVA/Gbadolite. Cet argent dont le montant n’a pas été communiqué à l’avance, fut réceptionné par l’agent Issa Tongba, qui malheureusement, a pris fuite avec l’enveloppe. En sa qualité de déléguée syndicale, Mme Justine Tanzia dit avoir été saisi, mais n’avait fait aucun commentaire.

Lorsque la nouvelle du vol est parvenue au Commandant de l’aéroport, celui-ci a tout fait pour mettre la main au fugitif, qui divulgua finalement le montant contenue dans l’enveloppe, soit, un million de francs congolais. Après avoir sommé le fugitif de ramener l’argent, le Commandant préféra gérer seul le dossier, interdisant à quiconque de mettre les pieds dans son bureau. C’est alors qu’il fut le partage en remettant à chaque agent, la somme de 70.000 FC.

Le lendemain, soit le 27 mars après qu’elle soit arrivée au bureau vers 11heures, Mme Justine Tanzia reçu l’information auprès d’un policier de la RVA, selon laquelle le Commandant avait besoin d’elle au bureau. C’était avant l’atterrissage de l’avion qui devait ramenait le vice-ministre de l’Intérieur à Kinshasa. Alors qu’elle s’attendait le moins, c’est plutôt les menaces qu’elle reçut auprès de son chef, l’interdisant de ne plus faire des commentaires sur cette affaire d’argent.

Pour lui, Mme Justine Tanzia l’aurait traité de voleur. Mais cette dernière a réfuté cette fausse accusation portée contre elle. Dans tous ses états, le Commandant brandit la menace de la suspendre pour 15 jours, tout en cherchant à le chasser de force de son bureau. Alors qu’elle continuait à se défendre, le Commandant l’a saisi au cou en la poussant vers la porte de sortie. Elle se cogna à une table métallique et poussa des cris de douleur. Malheureusement, ses deux jambes se sont retrouvées coincées dans cette table.

Elle eut la vie sauve grâce à l’un des collaborateurs du Commandant qui est venu la sortir de cet enfer.
Informé de la situation, le vice-ministre qui était toujours à l’aéroport, a instruit le responsable de l’ANR pour se charger de ce dossier. Ce dernier avait intimé l’ordre qu’on puisse débloquer de fonds dans l’immédiat, pour des soins appropriés en faveur de la victime. C’est qui fut fait.

A l’issue de la consultation, une ordonnance fut établie pour l’achat des médicaments, mais jusqu’à ce jour, aucune assistance n’a suivi la victime qui s’est plaint au niveau du Procureur près de la Cours d’Appel de Gbadolite, qui n’a jamais fait la confrontation entre la victime et son bourreau.

Arrivée à Kinshasa, Mme Justine Tanzia fut surprise d’apprendre auprès du Directeur général de la RVA, qu’elle a été fracturée parce qu’elle se bousculait l’argent de la propagande laissé par le Chef de l’Etat. Malgré toutes ses explications pour donner la vraie version, elle n’a toujours pas gain de cause.

Au contraire, les autorités de la RVA sur place à Kinshasa, proposent qu’elle puisse retourner à Gbadolite, pour que ce dossier soit traité là-bas ; alors que la victime poursuit son traitement, aux côtés de ses enfants. Elle regrette du fait qu’après 17 ans de service et veuve de son état, qu’elle devienne inapte et abandonnée à son triste sort. Car sur place à Kinshasa, le DG de la RVA aurait décidé de faire classer ce dossier sans suite.

Et qu’aux dernières nouvelles, elle serait même menacée de révocation, surtout que le Commandant Liyonge Massiala use du trafic d’influence.

Or, si Mme Tanzia s’est retrouvée à Kinshasa, c’est parce que le Commandant Liyonge qui est son chef hiérarchique, a catégoriquement refusé de lui établir une feuille de route. Aujourd’hui, on lui demande de rentrer sur place à Gbadolite où elle est en conflit avec son bourreau ; alors que l’Union nationale des travailleurs, Employés et Agents de l’Administration Publique du Congo (UTEA), syndicat au sein duquel preste Mme Justine Tanzia, s’était plaint dans une correspondance datée du 17 février 2024 et adressée au Directeur général de la Régie des Voies Aériennes (RVA), avec comme ampliateurs, Mme la ministre d’Etat, ministre du Travail, Emploi et Prévoyance Sociale ; au ministre d’Etat, ministre de la Femme, Famille et Enfant ; au ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement ; au PCA de la RVA.

Dans cette lettre, la délégation syndicale de la RVA/Gbadolite s’inquiète du silence observée par l’autorité concernée, par rapport aux coups et blessures volontaires dont a été victime Mme Justine Tanzia de la part de M. Liyonge Masiala, Commandant a.i de l’aéroport de Gbadolite, qui n’a obtenu aucune sanction jusqu’à ce jour, à cause du trafic d’influence. Sinon, comment comprendre que le Directeur général de la RVA qui a été saisi depuis le 17 février 2024 par les délégués syndicaux, puisse faire semblant de ne pas être au courant du dossier ?

A noter que Mme Justine Tanzia se trouve à Kinshasa entre les mains de sa fille aînée, Blandine Yambaye, celle-là même qui a tout fait pour prendre en charge sa mère, car sur place à Gbadolite, elle a été abandonné à son triste sort. En plus, son traitement n’a pas encore pris fin.

Elle doit retourner à l’hôpital après trois mois. Comment alors peut-elle encore prendre l’avion pour rentrer à Gbadolite et revenir à Kinshasa ?

José Wakadila